Hypnotisé, il y a au moins deux heures de cela que je n'ai pas bronché
Assis sur mon divan la bouche ouverte. Vais-je avaler ma télé?
Toujours à la recherche de quelque chose pour me faire vibrer

Je vis la vie des autres avec ma télécommande, mais je n'ose pas la fermer

Avant qu'elle ne se défile et file

En équilibre sur un mince fil et je dépéris de fil en aiguille
Veut-on me dicter ma façon de penser?
Cherche-t-on à m'imposer ce que je dois regarder et écouter?


Toujours fidèle au poste devant mon poste de télévision
Comme si j'étais un soldat investi d'une quelconque mission

Je ne sors plus de la maison de peur de manquer mes émissions
Du soir au matin comme si c'était moi qui devait faire ce téléthon


Je suis «addict», car je reste au beau fixe
Je ne veux plus prendre de risques
Des fois que je verrais mon nom au générique

En manchette ce soir! Quel sera le haut fait de ma journée?
C'est à vous de voir! De quel sujet j'aurai envie de vous parler?


Mon télé-horaire me sert d'agenda
Cette semaine toutes mes soirées sont «bookées». Je n'aurai plus de temps pour toi
Hypnotisé. Pas besoin de m'appeler, je n'ai pas envie de te parler

Hypnotisé. Pas besoin d'aller me coucher, je ne suis jamais vraiment éveillé

REFRAIN

Comme si j'avais été choisi
Comme si j'étais l'élu, pour faire progresser l'histoire aussi
Les gens que j'y vois sont une partie intégrante de ma vie

Mais de l'autre côté de l'objectif, on ne veut que me garder captif

Ma nature généreuse était déjà reconnue,

Même si depuis longtemps on ne me voit plus dans la rue
Jadis chacun de mes gestes démontrait ma vertu
Mais il semble que cette époque soit déjà révolue


Pourtant, il est faux de dire que j'ai vraiment changé
Et encore pire de croire que j'ai évolué

Car ces dernières années je n'ai fait que régresser
Charitable, j'ai donné mon âme à la télé


Au début, je n'avais que peu de temps à lui consacrer
Mais rapidement, je me suis laissé envoûter
Les yeux éblouis devant toutes ces images enchaînées

Défilant à la vitesse de la lumière sans jamais arrêter

J'apprivoisais tranquillement ma nouvelle réalité

Celle partagée par ma nouvelle amie la télé
Où j'acceptais de voir défiler l'image d'un nouveau-né
Avec celle d'un homme se faisant mutiler


Et derrière mon poste de télévision
Je n'arrive même plus à discerner la réalité de la fiction

Passant toujours plus de temps inerte dans mon salon
Imaginant faire partie de la situation


REFRAIN
Comme si j'avais été choisi
Comme si j'étais l'élu, pour faire progresser l'histoire aussi

Les gens que j'y vois sont une partie intégrante de ma vie
Mais de l'autre côté de l'objectif, on ne veut que me garder captif