(Asseyez-vous.
Je lis : homicide volontaire

un corps retrouvé sans vie à votre domicile
et vos empruntes partout sur la victime.
Qu'avez-vous à dire ?)


En février 92 je me souviens
quand au détour d'une rue mon c?ur bascula quand elle me fit les yeux doux

Ses manières aux premiers jours
et ses petits airs innocents firent que mon sang à ce moment ne fit qu'un tour
elle était jeune et si rebelle et pourtant elle était si frêle,

si fière devant les men et au fond si peu sûre d'elle
je l'ai vu attirer des vies en un regard
vu basculer des hommes tellement fascinés par son pouvoir

si un jour on m'avait dit que d'elle je serais si dépendant
que pour un instant de mélodie j'aurais donné jusqu'à mon sang
pleuré sur une rythmique alors que rien ne m'atteignait

que l'enfant seul et demeuré se serait changé sur un couplet
j'aurais ri tu sais, il fallait me voir à cette époque
j'avais si peu d'estime de moi et de l'intérêt que l'on me portait

mais en un rien j'ai basculé ne jurant que par elle
elle est celle qui fit de moi un homme d'un amour sans pareil
La seule pour qui ma vie a pris ce sens que l'on connait

La seule pour qui j'ai changé ma vision de l'être humain
je me souviens des premiers temps ses défauts étaient si beaux
ses manies et colères me faisaient sourire au pire des cas

Pour nous c'était à la vie à la mort c'était parfait
jamais je ne me serais douté qu'un jour elle deviendrait cette pute
15 ans passés de déception mais je l'aime encore

je la hais autant que je l'ai marqué à l'encre sur mon corps



refrain : Non non non j'avoue



Et en septembre de l'an 99
je n'ai pas d'autre choix que d'être maçon pour me payer les faveurs de ses jolis yeuz
Peu m'importe les grosses fatigues et les douleurs incessantes

tant que je la retrouvais à l'abri dans la descente
nos descentes tous les week-ends à enflammer les concerts
m'enflammer pour un rien tout en me prenant pour un rappeur

j'étais jeune à l'époque et je ne connaissais rien à la vie
fallait me voir quand le hip hop est venu frapper dans ma ville
c'est là fort heureu!@&(t que j'ai enfin ouvert les yeux

l'amour possessif ne m'a jamais rendu tellement heureux
(Alors ?) alors je ravale mes nerfs
et je la regarde se dandiner au milieu de la foule en me disant qu'elle gère

c'est tendu je sais et toute la relation en pâtit
la confiance s'était barrée en même temps que son appétit
les souvenirs se faisaient pesants entre nous

et rien ne va plus l'un de nous deux a mis un mur entre nous
malgré cette mauvaise passe j'ai tout fait pour qu'elle soit bien
j'ai même partagé son lit avec un tas de bons à rien

(Ah bon vous êtes allé jusque-là ?) Et même pire encore
depuis peu elle se prostitue pour se taper le chanteur d'un jour
alors voyez j'aurais beau faire c'est trop tard pour la changer

de toutes façons j'en ai plus rien à foutre il peut tout arriver
mais vous savez quand le c?ur se brise et que t'as rien à perdre
seule la mort soigne les cicatrices de cette vie de merde


Non non non j'avoue


(Dites-nous, qu'avez-vous fait hier soir ?)
Hier au soir en rentrant tard d'un studio bien harassant
je me suis posé sur le canap' allumant ma télévision

et là je la vois encore entourée de ces parasites
en me laissant m'occuper seul de notre enfant et de sa survie
elle m'avait dit que tout se passerait bien j'aurais dû m'en douter mais bon

un contrat à la clef et une diffusion sur les ondes
aveuglé comme un con il fallait bien y mettre un terme
ma prison paraissait belle mais demeurait prison quand même

j'étais comme un bruit sourd parce que personne pour m'entendre
comme un mouchoir de poche pour se protéger de toutes ces cendres
je n'étais qu'une simple larme dans les yeux d'un pleurnichard

en bref qu'un homme de plus à qui on brisa tout espoir
au nom de tous ceux-là et même en mon nom propre
je l'ai entrainé dans la cave en prenant soin de fermer la porte
et j'ai frappé de toutes mes forces jusqu'à en perdre la raison,
me voilà chez vous alors que cette salope baigne dans son sang


Non non non j'avoue